FredVoyage

Panne radio

Article rédigé en juillet 2008, mis à jour en avril 2024.

Il est vrai que depuis la fin du mois de mai 2008, je n'ai pas refait de grandes navigations, et je n'ai pas non plus beaucoup volé. En fait, je suis allé passer plus de 2 semaines en juin en Australie, je n'ai donc pas volé, et pas refait d'article sur ce blog.

Les choses changent, et j'ai de nouveau fait quelques petites navigations, aux alentours d'Orléans, Bourges, Amboise, Montargis, Blois, Chartres et Dreux, où, je vais croire que c'est une destination maudite, j'ai encore eu des problèmes.

Je suis parti tranquillement un dimanche matin, de Lamotte-Beuvron, avec le F-GAON, vers Dreux. L'objectif de la journée était de passer du temps avec mon Père pour lui montrer comment fonctionne l'avion, pour que nous puissions aller faire une petite balade vers Chartres ou Chateauneuf en Thimeray ...

Bricy était inactif, je suis donc passé sur Seine Info dès le décollage de Lamotte.

Il faut savoir que depuis quelques heures, et Julien, l'instructeur, me l'a fait remarquer au dernier vol de mania quelques jours avant, l'ampèremètre ne passait pas souvent dans la zone verte. Je l'avais remarqué aussi, mais comme j'avais vu que de toutes façons, après quelques minutes, il se remettait toujours au milieu (une fois que la batterie était chargée, ce qui est en fait assez rapide), ça ne m'a pas inquiété.

Ayant passé Bricy, je demande à Seine s'il y a de l'activité planeur à Chartres. Seine Info (une charmante voix féminine) me répond qu'elle m'entend mal et qu'il n'y a rien du côté de Chartres. Je vois que le cadran de la radio se met à clignoter, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. Alors, je me suis souvenu de ce que Julien avait dit, et j'ai dit à Seine Info qu'il est probable que j'ai un problème avec la batterie ou l'alternateur.

En quelques minutes le transpondeur était devenu inutilisable, la radio aussi, et la température affichée de l'huile baissait : la batterie était vide !!!

J'ai donc fait les choses dans l'ordre : j'ai tenté une dernière transmission, sans succès, j'ai donc éteint la radio, les phares (sauf l'anticol) et j'ai mis 7600 au transpondeur. Tout cela était bien inutile parce que la batterie était réellement vide !!!

J'ai vu la température d'huile baisser, je me suis demandé ce qui pouvait arriver dans ce cas, mais en fait, c'était la batterie. Et même si ce n'était pas la batterie, plus la température est faible, mieux c'est ! Enfin il n'y a pas de risque de surchauffe !

A raconter, ce n'est pas très difficile, mais à vivre, c'était un peu flippant : plus de radio, donc je ne m'entendais plus parler non plus, j'étais réellement tout seul !!!

J'ai continué mon vol normalement, je suis passé à l'ouest de Chartres pour ne pas faire une verticale au-dessus du terrain, et je me suis dirigé vers Dreux, le GPS était là pour me rassurer, même s'il n'était pas vraiment utile, j'ai déjà fait cet itinéraire plusieurs fois sans problème.

J'ai essayé d'utiliser mon téléphone portable pour appeler Dreux et les prévenir que j'arrivais, et leur indiquer mon problème, mais ça a mis plusieurs minutes avant de vouloir passer. J'ai ensuite réussi à crier quelque chose dans l'appareil, qu'une personne a Dreux a compris et relayé, ça m'a rassuré.

Je suis arrivé à Dreux, sans radio, verticale à 2000ft (les instruments fonctionnaient correctement, heureusement). Puis je me suis mis en vent arrière, alors que 3 appareils décollaient ou étaient aussi en verticale. J'ai machinalement mis la pompe à essence en route, ce qui faisait un petit clic dans mes oreilles toutes les secondes. Au bout de 20 secondes, cela m'a agacé, j'ai donc coupé la pompe, ça n'a pas arrêté, j'ai finalement, un peu énervé, coupé la batterie. Je pense que j'aurai du faire ça avant, ça l'aurait préservé et peut-être "rechargé" un peu pour faire un appel radio par exemple.

Toujours est-il que l'atterrissage était un peu difficile : je n'avais pas de pompe, je me suis donc dit que ce serait bien de faire un tour de piste rapproché, ce que j'ai un peu mal fait. Je suis arrivé à la bonne hauteur, mais un peu rapide, et le tout m'avait un peu stressé, finalement, alors que tout l'aéroclub regardait, j'ai honteusement rebondi 3 fois sur la piste pas très plate de l'aérodrome de Dreux avant de me poser correctement et de freiner, quasiment en bout de piste. J'ai eu des remarques ensuite sur ma manière de poser, c'était la première fois que je posais un avion aussi mal !!!

Seine Info a appelé l'aérodrome en déclenchant le niveau 1 de recherche, car je n'avais pas quitté avant de tomber en panne radio, ce qui est rassurant, au moins, ils s'inquiètent de savoir si on arrive bien, c'est une très bonne chose, et sans plan de vol !

Le mécanicien de Dreux n'étant pas joignable le dimanche, j'ai laissé l'avion à l'aéroclub le midi, le temps d'aller manger chez mes parents. Je suis revenu l'après-midi, et avec quelques personnes avisées (pas forcément bien avisées), nous avons démonté la batterie. L'un d'eux a dit que la batterie n'avait plus assez de liquide, et l'a rempli, avant de la mettre à charger pour la nuit (grosse erreur : il ne faut JAMAIS remplir une batterie AVANT de la charger, toujours après !).

Le lendemain, lundi, le mécanicien était là vers 10h. Il m'a expliqué ce que j'aurais du faire pour la batterie, l'a remonté, et a jeté un coup d’œil à l'alternateur. En fait, une cosse avait cassé. Il l'a changé et tout a fonctionné correctement. J'ai pu repartir en passant par Chartres pour faire le plein à l'automate, puis direction Lamotte.

Conclusion : pas de vol pour mon Papa, mais une bonne leçon pour moi. Il faut toujours faire confiance aux outils qui se trouvent dans l'avion, mais il faut surtout savoir les interpréter. Si l'aiguille de l'ampèremètre ne va pas dans le vert au démarrage de l'avion, c'est qu'il y a un problème avec l'alternateur et on ne décolle pas.

Note de mise à jour 2024 : Ce problème est arrivé à nouveau l'année dernière, mais cette fois, j'ai bien vu le voltmètre, j'étais à Deauville et c'était pour le retour. J'ai décollé puis éteint le transpondeur, que j'ai rallumé à chaque changement de fréquence. En passant dans les zones d'Evreux, j'ai expliqué le problème d'alternateur en panne, et j'ai demandé la permission d'éteindre le transpondeur : permission accordée. De retour à Orléans, j'ai atterri et j'ai décapoté l'avion, puis j'ai regardé et c'était le même problème : une cosse était cassée. Le mécanicien l'a changée quelques jours plus tard.